vendredi 13 février 2009

XI

Amours funestes

Mon amour, au détour des plus belles années,
Moi qui fus emporté par un élan fatal,
Je ne garde de vous qu’un vieux goût de métal
Et le parfum amer de vos roses fanées.

Je contemple à présent ces ardeurs surannées
D’où vous broyiez mon cœur sur votre doux étal :
Fallait-il vous hisser sur ce haut piédestal
Pour endurer les maux de mille âmes damnées ?

Vos yeux froids ont perdu leur eau de diamant,
Ce soupçon de saphir semblable au firmament
Qui me fit succomber, ô ma muse idéale ;

Et pour brouiller l’esprit de votre vieil amant,
Votre pâle paupière occulte savamment
Un œil mort et laiteux aux reflets de l’opale.

K

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